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Il est temps de dresser un rapide bilan de cet été 2022. Précisons que les saisons météorologiques sont décalées par rapport aux saisons du calendrier. En météo, l’été dans les statistiques correspond à la période allant du 1er juin au 31 août.
Oui d’un point de vue météo, nous sommes déjà en automne depuis ce jeudi !

Températures : Le deuxième été le plus chaud

Sans surprise, vous avez pu constater que la saison estivale a été très chaude et parfois éprouvante. Sur la région, l’anomalie thermique atteint les +2,5°, soit le deuxième été le plus chaud depuis au moins 1900.

Cette chaleur, déjà bien présente au cours de la fin du printemps (avril-mai), s’est poursuivie d’une manière très marquée en juin. Un important pic de chaleur s’est produit au milieu du mois. Le 18 juin, on relevait plus de 39° en région lyonnaise, ainsi qu’à Issoire (63) et Montluçon (03). Il s’agit de la canicule la plus précoce observée sur la région et plus généralement en France.

Carte des températures maximales relevées le 18 juin 2022 – Meteociel

Après un bref rafraîchissement, suivi d’une chaleur modérée et globalement de saison au cours du début du mois de juillet. Les températures se sont à nouveau emballées dès le 14. Entre le 18 et le 20, une nouvelle canicule intense sévit sur l’ensemble d’Auvergne-Rhône-Alpes. Les températures maximales similaires au coup de chaud de la mi-juin sont difficilement supportables. On relève des pointes jusqu’à 39/40° notamment à Grenoble (38), Chambéry et Albertville (73). Malgré une légère baisse en fin de mois, les températures restent élevées, souvent largement au-dessus des 30°. Près de la Vallée du Rhône et dans les vallées alpines, les températures maximales dépassent quotidiennement la barre des 30° pendant plusieurs semaines. Ce mois de juillet figure parmi les plus chauds relevés dans la région. En revanche, la présence très discrète du vent de sud n’a généralement pas favorisé des nuits très douces. Les moyennes des températures minimales restent assez loin des records de saison, datant de 2006.

Carte des températures maximales relevées le 19 juillet 2022 – Meteociel

En août, la chaleur n’a pas démérité et s’est très bien accrochée. Encore très intense en début du mois, la canicule s’intensifie de nouveau, avec des pics à plus de 38/40°. Le 4 août, est l’une des journées les plus chaudes de l’été. On relève Jusqu’à 40° sur Lyon (69). La première quinzaine de ce mois d’août est la plus caniculaire depuis 2003. Il faudra attendre le week-end du 15 août pour renouer avec des températures plus acceptables. Malgré tout, la chaleur résiste encore bien au cours de la seconde quinzaine. Au final, ce mois d’août parvient à être encore plus chaud que le mois de juillet dans un bon nombre de stations de la région, en particulier grâce à des températures nocturnes souvent plus élevées qu’en juillet.

Carte des températures maximales relevées le 4 août 2022 – Meteociel

En comparatif avec 2003, on observe que ces deux étés sont assez comparables. Seule exception, la première quinzaine d’août 2003 fut beaucoup plus chaude que celle de 2022. C’est ce qui lui permet de conserver encore au moins pour une année de plus, sa place de leader !

Graphique Infoclimat

En comparatif avec 1976, on remarque que les deux étés se tiennent jusqu’à la mi-juillet. En revanche, 2022 domine largement 1976 sur la deuxième partie de la saison. Précisons que l’été 1976 n’est plus vraiment une référence en matière de chaleur estivale. Il a été dépassé par un bon nombre d’étés ces vingt dernières années, mais reste encore très médiatisé et dans la mémoire de ceux qui l’ont vécu.

Une sécheresse remarquable

Autre événement majeur cet été, la sécheresse ! Les conditions ont été particulièrement sèches sur l’ensemble de la région cet été. Comme lors des grandes sécheresses historiques (2003, 1976, 1921…), le déficit pluviométrique remonte à l’hiver dernier et s’est poursuivi durant le printemps et l’été.

Le mois de juin a tout de même bénéficié d’un léger répit notamment sur l’ouest et le nord de l’Auvergne, où le sixième mois de l’année a même été remarquablement pluvieux et orageux. En Rhône-Alpes, la pluviométrie fut plus hétérogène mais généralement supérieure à celle du mois de mai et plus globalement des mois précédents.

En revanche, la situation s’est nettement dégradée en juillet. Le mois a été dans certains secteurs le plus sec depuis au moins un siècle, avec seulement 0,4mm de pluie à Ambérieu (01) et 0,6mm à Lyon/Bron. La végétation grille rapidement avec la chaleur et le fort ensoleillement et la sécheresse atteint son paroxysme début août au passage de la troisième canicule. Certains cours d’eau sont à sec et la situation est similaire à celle de l’été 2003. A partir du 15 août, des orages progressent et tentent de faire quelques apparitions. Le mois d’août est donc bien moins sec que juillet, mais restant souvent déficitaire par rapport aux normales de saison.

Source Météo-France

Un soleil en grande forme

Dans la foulée du printemps très ensoleillé, l’été 2022 a également été un grand cru en matière de soleil.

L’excédent d’ensoleillement atteint les +10 % pour le mois de juin. Juillet a été remarquablement ensoleillé avec des records parfois pulvérisés. Les cumuls ont parfois dépassé les 400 h en direction de la Vallée du Rhône, ce qui peut se produire de temps en temps pour les stations méditerranéennes en cette saison !

Enfin le mois d’août, bien que moins ensoleillé que juillet fut également excédentaire de l’ordre de +12 %.

En moyenne, l’anomalie est de l’ordre de +17 % sur l’ensemble de l’été. Ce qui le place comme l’un des étés les plus ensoleillés de ces dernières décennies. L’année devrait également figurer en bonne position des années fortement dosées en soleil, à moins que l’automne soit remarquablement gris. Mais nous en sommes pas encore là !

Vous l’avez donc compris, cet été fut particulièrement chaud, sec et ensoleillé cette année !